mercredi 2 juillet 2008

Rencontre régionale du 21 juin à Besançon

Philippe, Harold, Nicolas, Hervé, Loïc et Anne ont représenté le Collectif dolois à la rencontre régionale. A l'issue d'un riche débat, un texte a été rédigé en vue de la réunion nationale.

Texte présenté par la délégation franc-comtoise
Réunion nationale des 28 et 29 juin

La Franche-Comté compte aujourd’hui sept comités d’initiative constitués : Montbéliard, Besançon, Pontarlier, Dole, Saint-Claude, Belfort et Vesoul. Quatre de ces comités n’avaient pas ou peu de militants issus de la LCR au départ. Au total, ces comités regroupent 90 militants dont 30 issus de la LCR. Les autres sont des ex PCF, ex Verts, syndicalistes, militants du mouvement des chômeurs AC, alternatifs écolos, ex Bové, libertaires et autres altermondialistes issus du mouvement ATTAC par exemple.

La Franche Comté est rouge. Rouge comme son aire urbaine : Belfort, Montbéliard, Sochaux, Peugeot et ses usines de sous traitance, ses ouvriers et leurs luttes sociales.
La Franche Comté est verte. Verte comme ses montagnes, ses lacs, ses forêts, son espace rural, ses paysans et ses coopératives à Comté.
La Franche Comté est noire. Noire comme son horlogerie, les LIP et leur expérience autogestionnaire.

Nous avons tenu la semaine dernière notre première réunion régionale : pour donner une image du groupe, les « écolos » des montagnes sont descendus rencontrer les « ouvriers » de l’aire urbaine. Une discussion politique passionnée s’est engagée. Et nous avons rapidement abordé un sujet complexe : la décroissance.
Comment parler de décroissance alors qu’il est urgent de répondre aux besoins fondamentaux des précaires. Ils sont nombreux en Franche-Comté à faire partie des 1,5 millions de femmes et d’hommes vivant avec moins de 700 € par mois : sans travail, sans revenu, sans logement, sans papiers, et bientôt sans hôpital sur Montbéliard ! Il est urgent que toutes ces personnes ne restent pas sans voix et que le NPA leur serve de porte voix !
Mais il est tout aussi urgent de tenir compte de la problématique écologique si nous ne voulons pas nous retrouver sans terre, sans nourriture, et sans planète ! Ils sont 800 millions dans le monde à vivre avec moins de 1 $ par jour et à souffrir de malnutrition. Et le plus grand paradoxe, c’est que ce sont en majorité des paysans « sans terre » ! Ils seront encore plus nombreux avec le réchauffement climatique et la réduction des surfaces cultivables si rien n’est fait. L’urgence écologique, c’est partager ce que la terre peut nous donner. La maison brûle. Si nous ne voulons pas tous brûler avec, il va falloir que les solutions aux injustices que nous proposerons s’inscrivent dans la limite d’une consommation d’énergie qui n’émette pas plus de 500 kg de carbone par habitant et par an dans l’atmosphère !
Il ne faut pas que nous ayons peur d’en parler, de regarder en face ces contradictions et de chercher des alternatives. La situation que nous vivons est la preuve de l’incompétence du capitalisme à résoudre le problème des inégalités et à préserver la ressource.
L’alternative possible réside dans le contrôle des procédés de production et la relocalisation des productions. Il faut reprendre les clés de l’Etat, mais aussi des usines, des entreprises, privées comme publiques. Parce qu’un service public de l’énergie géré par des cadres qui n’ont pas d’autre alternative au pétrole que le nucléaire, nous n’en voulons pas !
Le socialisme du 21ème siècle doit être aussi anti-productiviste. Il nous faudra inventer l’éco-socialisme du 21ème siècle si nous ne voulons pas retomber dans le socialisme du 20ème siècle. Notre mouvement devra crier haut et fort que nos vies valent plus que leurs profits et aussi que la planète n’est pas une marchandise !