jeudi 1 décembre 2011

Ryanair à Dole Jura : une arnaque légale ?

La compagnie Low-Cost Ryanair arrive à Dole-Tavaux au printemps 2012 pour desservir le Portugal.

Chantage aux subventions, captations des subsides publics transférés vers un paradis fiscal, infractions aux lois européennes sur la concurrence… depuis 2003, peu d’entorses aux règles commerciales manquent au tableau de bord de la compagnie. Une délinquance récidiviste qui n’émeut guère les pouvoirs publics, malgré de très nombreux rapports des chambres régionales des comptes.

Depuis son arrivée, la nouvelle majorité socialiste du Conseil Général du Jura n’a pas hésité à voter une rallonge au budget initialement voté par la majorité de l’ex Président UMP Jean Raquin (sans oublier les 14 Millions d’euros de travaux …). Pour "se maquer" avec Ryanair, il en coûtera 15 euros par siège au contribuable jurassien avec une enveloppe de 200 000 euros et ceci au titre du soutien au marketing. Est-ce vraiment légal ?

Quant aux conditions sociales des salariés travaillant pour la compagnie low-cost Ryan, le témoignage publié ci-dessous devrait ouvrir les yeux des élus qui se prétendent encore de gauche au Conseil Général du Jura :

"Après avoir suivi une formation, j'ai postulé pour devenir steward chez Ryanair, il y a quatre ans et demi. J'ai dû suivre un cursus propre à Ryanair, à Dublin, assuré par des agences de formation extérieures à l'entreprise. Ça m'a coûté 1700 euros, sans compter l'hébergement et le transport. J'ai été embauché dans la foulée comme personnel navigant commercial (PNC) pour Ryanair mais c'est avec l'agence de formation que j'ai signé mon contrat de trois ans renouvelable. Je n'étais payé qu'aux heures de vol effectuées, environ 16 euros bruts de l'heure. Pour une moyenne de 80 heures de vol par mois (soit 1280 euros bruts).

Six mois plus tard, j'ai été engagé par Ryanair, à un salaire fixe de 850 euros, auquel s'ajoutaient les heures de vol, rémunérées aux alentours de 10 euros. J'habitais en colocation à Dublin, je n'avais pas les moyens de me payer un appart. Très vite, je suis devenu chef de cabine, et mon salaire de base est monté à 1200 euros. Selon les mois, je gagne de 1700 à 2000 euros nets. Pendant un an, les frais de location de mon uniforme ont été déduits de mon salaire, soit 30 euros chaque mois.

Je commence ma journée de travail quarante-cinq minutes avant le premier des quatre décollages (en pleine saison, je fais jusqu'à six rotations). Ensuite, tout s'enchaîne très vite. Avec les trois autres PNC présents dans chacun des Boeing 737-800 de Ryanair (189 sièges, ndlr), on vérifie l'appareil, on enregistre les bagages, on accueille les passagers, on s'occupe des démonstrations de sécurité, de la distribution des menus et de la vente de nourriture, boissons et duty free. Entre les vols, l'un d'entre nous aide les équipes au sol à l'embarquement quand les trois autres restent dans l'appareil pour y faire vite le ménage. On travaille huit heures par jour en moyenne, sans pause. Aucun repas ni boisson ne sont prévus pour le personnel, donc je viens tous les jours avec ma popote. Dès que j'en ai l'occasion, je vais chercher de meilleures conditions de travail ailleurs." (Article écrit par Alexandre Bogaert le 23 novembre 2011 publié dans Metro).