dimanche 18 novembre 2012

L’Est soutient l’Ouest !



À l’appel de la Confédération paysanne, environ quarante personnes (citoyens, Conf. paysanne, Attac, Terre de liens, NPA et PG) se sont retrouvés à Lons-Le Saunier pour manifester leur soutien aux résistants au projet d’aéroport de Notre Dame Des Landes (près de Nantes). Tout(e)s étaient là pour s’opposer à la disparition des terres agricoles, sujet également d’actualité dans le Jura et partout en France (construction d’autoroutes, LGV, zones commerciales,...). Le mot d’ordre était " Des légumes, pas du bitume ! "
Les manifestants ont investi le local du PS pour y construire un avion à l’aide de gravats et ont ensuite obstrué la porte avec des blocs de béton... puis ils se sont rendus au centre ville en distribuant des tracts annonçant l’action du 17 novembre à NDDL : réoccupation de la ZAD (zone à défendre) après l’expulsion musclée du 16 octobre dernier. 



Un projet inutile et dévastateur  pour le seul profit de la multinationale Vinci.
 Notre Dame des Landes représente un concentré de gaspillage d’argent public et de destruction de l’environnement. Ce projet promet d’être  un gouffre financier engloutissant au minimum 3 milliards d’euros d’argent public. L’accaparement et le bétonnage de près de 2000 hectares de terres agricoles fera disparaître l’outil de travail d’une centaine d’exploitant(e)s agricoles et condamnera plusieurs centaines  d’emplois. Il représente aussi une  menace pour le bocage,  la biodiversité et les zones humides.  
Tout ça pour offrir à Vinci la construction et l’exploitation d’un aéroport de trop car celui qui existe à Nantes est largement sous utilisé et surtout la lutte contre le réchauffement climatique exige de réduire le transport aérien.


 Mobilisation contre l’«Ayrault-port»
Depuis le 16 octobre, les habitant(e)s de la ZAD (zone d'aménagement différé, rebaptisée Zone A Défendre) subissent une répression violente menée par 1200 policiers. Ceux-ci se sont attaqués aux maisons et cabanes occupées, qu’ils ont détruites et emportées minutieusement pièce par pièce hors de la zone, pour ne rien laisser qui puisse servir aux 150 occupants.
Mais le gouvernement en lançant cette attaque policière a sous-estimé la solidarité qui s’est développée ces derniers mois. La répression a soudé les opposant(e)s. Les occupant(e)s de la ZAD, des jeunes qui produisent de manière collective et solidaire, ont créé de multiples liens avec la population locale, avec les militant(e)s parce qu’ils s’engagent, avec les agriculteurs parce qu’ils cultivent pour vivre, avec les habitant(e)s parce qu’ils y habitent. Les solidarités locales, nationales voire internationales affluent.


 Une opposition anticapitaliste sociale et écologique.
 Ayrault, avant d’être premier ministre, a été maire de Nantes pendant 23 ans. Il est le  principal instigateur du projet. Notre dame des Landes donne la preuve éclatante que sur le terrain social, écologique, démocratique ce gouvernement ne rompt pas avec le précédent. Ce n’est pas en composant avec ce gouvernement, en y participant ou en le soutenant de manière plus ou moins critique qu’il est possible d’en finir avec l’injustice sociale et l’irresponsabilité écologique. 
Il n’y a pas d’autre voie que le rapport de force et la mobilisation unitaire.
Le 17 novembre, avec la manifestation de réoccupation, il s’agira de reconstruire des lieux de vie pour remplacer ceux détruits par la répression, afin de faire de la ZAD un carrefour de la résistance. Comme le Larzac, Notre Dame des Landes peut devenir un symbole de la convergence des luttes car le mouvement dépasse l’opposition au seul projet d’aéroport. C’est un mouvement anticapitaliste, qui se prononce clairement pour d’autres choix de société. C’est aussi un mouvement d’opposition concrète et radicale à la politique du gouvernement Hollande-Ayrault.