jeudi 23 décembre 2010

Le personnel hospitalier de Dole victime des restrictions budgétaires

Lors du conseil de surveillance (ex conseil d'administration) du 21 décembre 2010, une trentaine de soignants accompagnés de leurs délégués syndicaux (CGT et CFDT) ont investi la salle de réunion pour protester contre la décision de la direction de supprimer 2,5 jours de RTT et la demie- heure de repas comprise dans le temps de travail effectif.

Les représentants syndicaux avaient déjà voté contre ce plan lors du CTE et du CHSCT des 29 nov et 1er déc 2010 sans être entendus malgré la mobilisation du personnel. Ils ont donc interpellé les élus siégeant au CS pour obtenir leur soutien. Il faut noter que le conseil de surveillance n'a plus qu'un rôle de consultation et de gouvernance générale, sans attribution de gestion, depuis la réforme Bachelot. Le directeur (Yves Mamie) applique les consignes de l'ARS (agence régionale de santé) qui, elle-même, répercute les directives ministérielles.

Quelles sont les conséquences du plan de la direction ?

  • Allongement de la durée de présence à l'hôpital,

  • 2,5 jours de repos en moins avec augmentation des frais de garde d'enfants et de transport mais pas d'augmentation de salaire bien entendu!

  • Une pression accrue sur les personnels qui ont déjà des conditions de travail difficiles : sous effectifs (encore 40 postes supprimés), le WE de repos sur 2 qui n'est pas respecté pour tous, la difficulté pour avoir 3 semaines de congé annuel consécutives, la difficulté pour obtenir un temps partiel désiré (en particulier 80 %) et à l'inverse, les temps partiels imposés…etc…

Pourquoi la demi-heure de repas est-elle comprise dans le temps de travail dans la fonction hospitalière ?

Parce que la personne qui va manger reste à la disposition de l'employeur et peut être rappelée à tout moment,

Parce que, la plupart du temps, le personnel ne peut pas se libérer de son service pour aller au self et mange sur place, parfois à 15h ou 16h, tout en assurant son service (sonnettes, entrée, urgence…)

La CGT a mis en avant les conséquences désastreuses des réformes de financement de la Sécurité Sociale et des hôpitaux qui détériorent la qualité de la médecine et le travail des personnels. Elle a pointé les causes de déficit :

  • Les exonérations de cotisations sociales,

  • Les stocks options non soumises à cotisations,

  • Le chômage,

  • La T2A qui pénalise les hôpitaux et favorise les cliniques privées, entrainant l'abandon de certaines spécialités et la fermeture d'établissements,

  • La diminution du nombre de médecins formés qui favorise les dépassements d'honoraires…

La CGT a aussi parlé des dépenses faites par la direction :

  • Construction d'une Unité d'Hospitalisation de Très Courte Durée (UHTCD) pour se mettre en conformité avec la loi, très bien, mais ce service n'a jamais ouvert faute de personnel…et il va être démoli pour y installer la Réanimation…

  • Cout des contre expertises pour pouvoir faire reconnaître un accident du travail ou une maladie professionnelle,

  • Postes supprimés puis appel à des intérimaires, où est le bénéfice ?

  • Cout des multiples audits réalisés, pour quels bénéfices ?

Au vu de ces constatations, la CGT conclut que supprimer 2,5 RTT et la demi-heure de repas sur le temps de travail relève de la mesquinerie, du non respect du personnel et du travail fourni.

On ne peut espérer de grandes économies avec de telles mesures, l'exemple de l'hôpital de Lons le Saunier le prouve, la suppression de RTT n'a pas réduit son déficit, il est même en augmentation…

Les personnels présents étaient bien conscients que c'est la lutte de l'ensemble des salariés qui pourrait faire reculer la direction, ils ne peuvent pas compter sur leurs cadres qui ne sont pas concernés par ces mesures. Différentes pistes ont été envisagées , c'est le service de radiologie qui va démarrer la lutte en boycottant les nouveaux horaires dès le 1er Janvier, , il peut aussi y avoir grève des cotations d'actes (donc, pas d'argent qui entre).

Le NPA soutient cette lutte contre la détérioration des services publics et l'habitude prise par les états de faire payer les plans d'austérité aux salariés. Il faudra une détermination très forte et une mobilisation massive des personnels pour l'emporter…