mardi 10 septembre 2013

Dole : la manifestation passe entre les gouttes

Près de 400 manifestants sont passés entre les averses du mardi 10 septembre pour s'opposer  à la nouvelle réforme injuste du gouvernement sur les retraites.


Mardi 27 août, à peine sorti de la pseudo concertation avec les « partenaires sociaux », Ayrault a présenté la première réforme des retraites menée par la gauche. Sur le fond une véritable réforme de droite favorisant une nouvelle fois le patronat, et qui mérite une mobilisation d'ampleur pour faire reculer ce gouvernement.

Le scénario est habile : après le catalogue intégral des catastrophes sociales annoncées par le rapport Moreau (allongement immédiat de la durée de cotisation, baisse des pensions, attaques sur les fonctionnaires…), la réforme annoncée aujourd'hui se présente « en retrait », ne retenant qu’une partie des mesures et les espaçant dans le temps.
Le gouvernement espère ainsi mieux faire passer la pilule et permettre à ses fidèles soutiens de la direction de la CFDT de crier à la « victoire du dialogue social ». Dans cette pièce de théâtre bien rodée, le patronat joue aussi son rôle : dénoncer une réforme insuffisante… tout en ayant bien du mal à cacher sa satisfaction.
Pourtant, cette réforme s'inscrit dans la droite ligne de toutes les régressions des régimes de retraite depuis 20 ans.

Hollande nous fait les poches
Le gouvernement n'a de cesse de répéter que cette réforme est une réforme de « justice sociale » en prenant appui sur les petites mesurettes (prise en compte de la pénibilité, du temps d'apprentissage...) qui cachent la forêt : une politique en faveur des entreprises, au détriment du monde du travail.
En allongeant la durée de cotisations et en les augmentant, ce sont les salariéEs et les retraitéEs qui, seuls, payeront. Concrètement, sur les 16 milliards d’euros qui doivent être financés d’ici à 2040, les salariéEs vont prendre à leur charge 5, 6 milliards d’euros via l’allongement de la durée d'activité de 41, 5 ans à 43 ans, qui va commencer en 2020 et qui s’échelonnera jusqu’en 2035. Les retraitéEs contribueront à hauteur de 2, 7 milliards. Les majorations de pension des retraitéEs qui ont eu au moins trois enfants seront fiscalisées, et les retraites seront désormais revalorisées le 1er octobre au lieu du 1er avril (sauf pour les plus petites pensions), un décalage de six mois qui pèsera sur le pouvoir d’achat de tous les retraitéEs en 2014.
Quant aux hausses de cotisations sociales, le gouvernement veut nous faire croire que les salariéEs comme les entreprises sont impactés : 3, 2 milliards d’euros pour les salariéEs sous la forme d’une hausse de 0, 3 point des cotisations retraite, échelonnées de 2014 à 2017, et la même somme pour les entreprises sous la forme d’une hausse de leurs propres cotisations retraites.... Mais tout cela n'est que foutaises puisque Ayrault s'est précipité pour promettre aux entreprises de prolonger le « choc de compétitivité » engagé l’an passé.

À la botte du Medef
Après les 20 milliards d’euros de crédit d’impôt offerts aux entreprises via l'accord dit de compétitivité, ces mêmes entreprises vont donc profiter d'une nouvelle mesure d’allègement de cotisations sociales visant à compenser les 3, 2 milliards d’euros découlant de la hausse de leurs cotisations retraites. Une réforme des retraites quasiment indolore pour les patrons.
Qui va donc compenser les 3, 2 milliards d’euros des patrons ? À l'heure actuelle, le gouvernement n’a pas encore dit précisément les modalités de cette réforme complémentaire. Mais on sait qu’il réfléchit déjà à une réforme du financement de la protection sociale : les cotisations familiales employeurs pourraient être allégées ou supprimées (petit cadeau supplémentaire de 35 milliards d'euros par an). C'est donc bien l'ensemble de notre protection sociale qui est dans le viseur du gouvernement. Mais ça ne va sans doute pas s'arrêter là au vu de la déclaration d'amour de Moscovici aux entreprises lors de l'université d'été du Medef : baisse d'impôts, du « coût du travail » et simplification administrative. Sarkozy n'aurait pas mieux dit... et fait !

Se battre jusqu'au retrait du projet
La CGT, FO, FSU et Solidaires appellent à une journée de grèves et de manifestations mardi 10 septembre. Celle-ci doit être la plus massive possible afin de constituer la première étape d'une mobilisation unitaire d'ampleur. Pour le NPA, ce projet n'est ni amendable ni discutable, il doit tout simplement être retiré.
L'argent existe pour financer les retraites sans amputer le pouvoir d'achat des salariéEs et des retraitéEs. Les milliards de la fraude fiscale, et les cadeaux fiscaux pour les plus riches, devraient être prélevés à la source sous forme d’augmentation des cotisations sociales patronales. Ainsi ils ne pourraient plus « s’évader »... Le partage du travail entre touTEs et le plein emploi garantiraient également le financement de la protection sociale : 5 millions de chômeurEs en moins, c'est 5 millions de cotisantEs en plus.
La rentrée sociale doit se faire contre cette réforme des retraites et contre celle sur la protection sociale qui suit. Faisons battre en retraite ce gouvernement !

vendredi 6 septembre 2013

Manifestation du 10 septermbre

à Dole,
place de la sous-préfecture à 10h



Retraites: Mélenchon (PG), Laurent (PCF) et Besancenot (NPA) s'associent à la manifestation du 10

PARIS, 04 sept 2013 (AFP) - Les signataires de l'appel "Ensemble, défendons nos retraites", dont Jean-Luc Mélenchon (PG), Pierre Laurent (PCF) et Olivier Besancenot (NPA), ont tenu une conférence de presse mercredi non loin de l'Elysée pour appeler à se joindre à la manifestation du 10 septembre.
"Nous récusons le point de départ du raisonnement du gouvernement. Nous ne sommes pas d'accord pour dire que le problème c'est le coût du travail", a lancé Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche (PG). "Le problème ce n'est pas le coût de travail mais le coût du capital".
"Jamais on n'a eu un gouvernement qui se réclame de la gauche s'attaquant aux retraites", a déploré l'ancien candidat du Front de gauche à la présidentielle.
"Cette réforme est une réforme qui sacrifie les jeunes générations (...) c'est une réforme qui sacrifie l'avenir, qui n'a aucune autre vision de la société que celle du Medef", a surenchéri Pierre Laurent, secrétaire national du PCF. "Le gouvernement socialiste tourne le dos à cet engagement de revenir à la retraite à 60 ans," a-t-il déploré. "Tous nos efforts doivent être tendus vers le 10 septembre qui ne sera qu'une étape de la mobilisation" à venir contre la réforme des retraites, selon le chef de file des communistes.
Le socialiste Gérard Filoche, également signataire de l'appel, a exhorté François Hollande et le gouvernement à "écouter l'électorat de gauche". "La gauche doit défendre la retraite à 60 ans (...) Si nous vivons plus longtemps, c'est parce qu'il y a la retraite à 60 ans", a-t-il ajouté.
Pour Olivier Besancenot, du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), il "faut faire apparaître un pouvoir plus fort que celui du gouvernement, le pouvoir de la rue".
Etaient présents également présent à ce point presse sur le rond point Roosevelt (Paris VIIIe), Clémentine Autain (Fase), l'eurodéputée Karima Delli (EELV), Denis Durand (fédération des Finances CGT), Anne Féray (FSU), Catherine Lebrun (Solidaires), Emmanuel Zemmour (collectif jeunes), le Collectif féministe.
Quatre syndicats - CGT, FO, FSU, Solidaires - ont appelé à une journée de manifestations et de grèves le 10 septembre "pour ne pas laisser les propositions du Medef faire la loi" en matière de retraite. Le projet de loi du gouvernement doit être présenté le 18 septembre au Conseil des ministres.

kap/mad/nm