dimanche 18 novembre 2012

L’Est soutient l’Ouest !



À l’appel de la Confédération paysanne, environ quarante personnes (citoyens, Conf. paysanne, Attac, Terre de liens, NPA et PG) se sont retrouvés à Lons-Le Saunier pour manifester leur soutien aux résistants au projet d’aéroport de Notre Dame Des Landes (près de Nantes). Tout(e)s étaient là pour s’opposer à la disparition des terres agricoles, sujet également d’actualité dans le Jura et partout en France (construction d’autoroutes, LGV, zones commerciales,...). Le mot d’ordre était " Des légumes, pas du bitume ! "
Les manifestants ont investi le local du PS pour y construire un avion à l’aide de gravats et ont ensuite obstrué la porte avec des blocs de béton... puis ils se sont rendus au centre ville en distribuant des tracts annonçant l’action du 17 novembre à NDDL : réoccupation de la ZAD (zone à défendre) après l’expulsion musclée du 16 octobre dernier. 



Un projet inutile et dévastateur  pour le seul profit de la multinationale Vinci.
 Notre Dame des Landes représente un concentré de gaspillage d’argent public et de destruction de l’environnement. Ce projet promet d’être  un gouffre financier engloutissant au minimum 3 milliards d’euros d’argent public. L’accaparement et le bétonnage de près de 2000 hectares de terres agricoles fera disparaître l’outil de travail d’une centaine d’exploitant(e)s agricoles et condamnera plusieurs centaines  d’emplois. Il représente aussi une  menace pour le bocage,  la biodiversité et les zones humides.  
Tout ça pour offrir à Vinci la construction et l’exploitation d’un aéroport de trop car celui qui existe à Nantes est largement sous utilisé et surtout la lutte contre le réchauffement climatique exige de réduire le transport aérien.


 Mobilisation contre l’«Ayrault-port»
Depuis le 16 octobre, les habitant(e)s de la ZAD (zone d'aménagement différé, rebaptisée Zone A Défendre) subissent une répression violente menée par 1200 policiers. Ceux-ci se sont attaqués aux maisons et cabanes occupées, qu’ils ont détruites et emportées minutieusement pièce par pièce hors de la zone, pour ne rien laisser qui puisse servir aux 150 occupants.
Mais le gouvernement en lançant cette attaque policière a sous-estimé la solidarité qui s’est développée ces derniers mois. La répression a soudé les opposant(e)s. Les occupant(e)s de la ZAD, des jeunes qui produisent de manière collective et solidaire, ont créé de multiples liens avec la population locale, avec les militant(e)s parce qu’ils s’engagent, avec les agriculteurs parce qu’ils cultivent pour vivre, avec les habitant(e)s parce qu’ils y habitent. Les solidarités locales, nationales voire internationales affluent.


 Une opposition anticapitaliste sociale et écologique.
 Ayrault, avant d’être premier ministre, a été maire de Nantes pendant 23 ans. Il est le  principal instigateur du projet. Notre dame des Landes donne la preuve éclatante que sur le terrain social, écologique, démocratique ce gouvernement ne rompt pas avec le précédent. Ce n’est pas en composant avec ce gouvernement, en y participant ou en le soutenant de manière plus ou moins critique qu’il est possible d’en finir avec l’injustice sociale et l’irresponsabilité écologique. 
Il n’y a pas d’autre voie que le rapport de force et la mobilisation unitaire.
Le 17 novembre, avec la manifestation de réoccupation, il s’agira de reconstruire des lieux de vie pour remplacer ceux détruits par la répression, afin de faire de la ZAD un carrefour de la résistance. Comme le Larzac, Notre Dame des Landes peut devenir un symbole de la convergence des luttes car le mouvement dépasse l’opposition au seul projet d’aéroport. C’est un mouvement anticapitaliste, qui se prononce clairement pour d’autres choix de société. C’est aussi un mouvement d’opposition concrète et radicale à la politique du gouvernement Hollande-Ayrault.

vendredi 21 septembre 2012

Manifestons le 30 septembre contre le traité de l'austérité

Le nouveau traité européen condamne les peuples à l'austérité perpétuelle !
Non à sa ratification par le parlement !

François Hollande et le gouvernement organisent dans la précipitation, au début du mois d'octobre, et sans débat public, la ratification par le parlement du traité écrit en mars dernier par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy.

Nous connaissons déjà les méfaits du traité actuel de Lisbonne, imposé malgré le refus des peuples français et néerlandais en 2005 : concurrence à tout va qui incite aux délocalisations, lamine les salaires et la protection sociale, réduit l'impôt des riches, une banque centrale qui laisse les Etats à la merci des marchés financiers.

Le nouveau traité, appelé du nom compliqué de TSCG "Traité pour la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance", ou plus communément "pacte budgétaire" est d'une aggravation sans précédent :

  • Il institue de façon définitive comme seule politique possible, l'austérité budgétaire : la règle pour l'Etat, les collectivités locales, la sécurité sociale est l'équilibre ou l'excédent, la limite maximale étant un déficit structurel de 0,5%.
  • Il oblige les Etats à transcrire dans leur droit national cette règle budgétaire "au moyen de dispositions contraignantes et permanentes de préférence constitutionnelles" (article 3) : c'est la fameuse règle d'or, que la droite s'apprête à voter des deux mains mais aussi les députés qui ont été élu(e)s sur la promesse d’une renégociation de ce pacte budgétaire.
  • Il prévoit des mécanismes automatiques de sanction financière en cas de non respect.
  • Il confie le contrôle des budgets nationaux à la commission européenne et à la cour de justice européenne, c'est à dire à des instances non élues.
    Les
    parlements nationaux seront dépossédés de leur pouvoir budgétaire, qui est au centre de leurs compétences.

Les Français ont changé de président et de gouvernement parce qu'ils sont en attente d'une politique à l'opposé de ce que prépare ce texte.

Avec un tel traité, il n'y a
pas d'autre perspective pour l'ensemble de l'Europe qu'une spirale infernale à la grecque : réduction des dépenses publiques qui accentue la récession économique et le chômage, donc fait exploser les déficits et la dette, donc nouvelle cure d'austérité pour respecter le traité qui relance le cycle récession-déficits et ainsi de suite… Derrière ces textes, ce sont nos écoles, nos hôpitaux, notre protection sociale, nos salaires, nos retraites qui sont en jeu.

En France et en Europe, la mobilisation contre ce traité austéritaire s'organise !

vendredi 3 août 2012

PSP Dampierre : interdiction des licenciements

A Dampierre (39), les salariés de PSP (dont la famille Peugeot détient 30% du capital) ne doivent pas une nouvelle fois être les victimes de la mauvaise gestion (voire pire) des capitalistes. Comme à PSA (article ci-dessous), l'interdiction des licenciements doit protéger les travailleurs.

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samedi 16 juin 2012

9 Juin à Champagnole : "Faites Labour pas Leclerc"


Les zones commerciales poussent comme des champignons autour des villes et participent à la disparition des petits magasins en ville. De plus, par leur développement autour des villes, elles grignotent inexorablement les terres agricoles, remettant en cause les ceintures vivrières autour des villes, nécessaires à la relocalisation des productions et elles participent à l'étalement urbain.
L'enseigne Leclerc veut à tout prix s'installer dans notre région, après avoir échoué à Poligny, elle se tourne vers Champagnole qui est déjà largement équipée en grandes surfaces.
L'accueil de la municipalité est favorable, elle a déjà autorisé l'extension de l'Intermarché (sur du béton existant), la transformation du Super U en Hyper par une délocalisation sur des terres agricoles (les travaux sont déjà commencés).
Avec Leclerc, la coupe est pleine, les citoyens résistants s'organisent, soutenus par la Confédération Paysanne et Terre de Liens.
Le terrain convoité par Leclerc est situé rue Clémenceau, une bonne terre agricole en face de maisons individuelles.
Ce terrain appartient en partie à la commune, l'autre partie à une dame en retraite. Leclerc a fini par acheter ce terrain de façon "étrange" :
La SA Le Foyer jurassien (entreprise sociale pour l'habitat), partenaire des pouvoirs publics, a acheté le terrain pour y construire des logements sociaux, la dame a vendu, la cause était bonne…
3 semaines plus tard, la totalité du terrain était revendue à Leclerc…adieu les logements sociaux, bonjour le supermarché…

Les Citoyens Résistants ont déposé un recours contre les commissions départementale et nationale d'aménagement commercial et le tribunal administratif de Besançon a renvoyé le dossier au Conseil d'Etat. C'était il y a un an…et en attendant, que faire ?

Occuper le terrain !
Une partie du terrain a été labourée et plantée : pommes de terres, mais, tournesol, potirons et ça pousse. Samedi, un appel a été lancé pour butter les patates et les sarcler, une quinzaine de résistants ont répondu. Il y aura une grande fête pour la récolte qui sera donnée aux restos du cœur, dès que le temps le permettra, le reste de la prairie sera fauchée et le foin offert aussi à ceux qui en ont besoin.
Il est important d'empêcher un quelconque début de travaux, ce terrain conviendrait bien pour de jeunes maraîchers désirant s'installer pour promouvoir une production locale, le contraire de la grande distribution hyper centralisée (cf la menace qui pèse sur la base logistique Intermarché de Rochefort près de Dole).

La démarche des Citoyens Résistants est exemplaire, chacun doit prendre ses affaires en mains si on veut sortir de cette fuite en avant consumériste et bâtir une société solidaire, économe et respectueuse de son environnement.
De la même manière que Leclerc et Super U s'installent sur des terres agricoles à Champagnole, d'autres terres sont goudronnées, comme les terrains de Brevans près de Dole, qui restent vides depuis trois ans… Assez de grandes surfaces, réagissons !
L'association de citoyens a besoin de votre soutien physique et financier (la justice coûte cher) et elle vous invite le 28 Juillet au bord du lac de Besain pour "les résistives" !  Entrée libre…


29 rue du Sauget
39 300 Champagnole
03 84 52 48 23
collectifcitoyens39@gmail.com



dimanche 3 juin 2012

mercredi 16 mai 2012

Législatives Jura : l'emploi des jeunes


Source : Voix du Jura du 17 mai 2012

dimanche 13 mai 2012

Législatives circonscription de Dole

Les candidats du NPA aux législatives seront présents dans les trois circonscriptions du Jura pour défendre notre programme qui sera présenté dans quelques jours.

mardi 1 mai 2012

Dole, 700 manifestant(e)s au défilé du 1 er mai




Sarkozy est rejeté par une majorité de la population. C’est une très bonne nouvelle. Son bilan, c’est la démolition de nos conquêtes sociales, plus d’inégalités, d’injustices, moins de libertés et un discours raciste et xénophobe de plus en plus décomplexé. Mais le score élevé de Marine Le Pen est une mauvaise nouvelle. Son parti et elle-même ne représentent en rien les intérêts des classes populaires. C’est un danger mortel qu’il faut continuer à combattre.
Dégager Sarkozy sans faire confiance à Hollande.
Il faut dégager Sarkozy et toute sa bande en votant contre lui. Mais cela ne signifie pas un quelconque soutien à la politique de François Hollande. Celui ci annonce déjà des politiques de rigueur, pour une « austérité de gauche ». L’expérience de la Grèce et de L’État Espagnol prouvent bien que les politiques les plus dures contre les classes populaires, au nom de la réduction des déficits, sont aussi menées par des gouvernements prétendument de gauche dirigés par le PS.
Le premier mai n’est ni à Sarkozy, ni à Le Pen.
Nicolas Sarkozy se prend pour Pétain et prétend organiser le 1er mai un rassemblement autour du « vrai travail ». Le Pen avait déjà tenté de s’approprier le premier mai avec sa fête de Jeanne d’Arc. Le premier mai est une journée de lutte internationale des travailleurs et des travailleuses, tout le contraire de ce que défendent ces deux là ! Situé entre les deux tours de l’élection présidentielle, le 1er mai sera l’occasion d’exprimer dans la rue la nécessité de résister touTEs ensemble à toutes les mesures d’austérité de droite comme de gauche. Il faut unir les forces de celles et ceux qui refusent de payer la crise du capitalisme et qui pensent au contraire que c’est aux capitalistes de la payer ! C’est sur ce terrain-là, celui des luttes, que nous aurons la possibilité de faire reculer l’influence mortelle du Front national et de l’extrême droite parmi les salariéEs victimes de la crise.
Contre l’austérité préparer la contre-offensive
Le NPA, comme l’a fait Philippe Poutou dans la campagne, s’adresse à celles et ceux qui ont soutenu sa campagne, aux organisations et à celles et ceux qui se sont retrouvés dans les campagnes du Front de Gauche ou de Lutte Ouvrière, aux militantEs syndicalistes et du mouvement social, pour préparer dès à présent la contre-offensive dont a besoin le monde du travail. Dès maintenant et ensemble, retrouvons nous pour imposer ce que nous avons défendu depuis des mois :
- le SMIC à 1700 euros
- l'interdiction des licenciements et l'ouverture des livres de compte des entreprises
- la retraite pleine et entière à 60 ans avec 37,5 annuités.
- la titularisation des 800 000 précaires de la fonction publique
- la régularisation des sans papiers et le droit de vote des étrangers...

samedi 11 février 2012

Dole : chaîne humaine pour sortir du nucléaire


Alors que le drame de la centrale de Fukushima au Japon est loin d’être résolu, il n’est plus possible d’éluder la décision de sortie du nucléaire derrière des formules politiques évasives. Il ne s’agit pas d’un problème technique mais bien d’une question politique. Alors que la cour des comptes vient de mettre en valeur les coûts cachés du nucléaire français, le pire serait de ne rien décider en laissant investir plusieurs milliards par an dans des centrales vieillissantes et de plus en plus dangereuses. Pendant ce temps, la France continuerait à prendre du retard dans les économies d’énergie et les énergies renouvelables beaucoup plus créatrices d’emplois. Le NPA défend un scénario chiffré de sortie du nucléaire en 10 ans sans licenciement et avec un programme ambitieux de reconversion des salariés pour l’efficacité énergique, les renouvelables et le démantèlement des réacteurs arrêtés.

Un bulletin de vote ne suffira pas pour nous faire entendre, la chaîne humaine pour la sortie du nucléaire en préparation le 11 mars dans la vallée du Rhône sera un élément important de la mobilisation. Ce samedi 11 février, une soixantaine de manifestants se sont préparés en réalisant une chaîne humaine à Dole, place aux Fleurs puis place Grévy. 

Dampierre la mobilisation continue

La préparation de la rentrée scolaire 2012 dans le Jura se traduit une nouvelle fois par une volonté de casser le système éducatif dans les écoles, les collèges et les lycées :  31 fermetures de classes contre 12 ouvertures dans le primaire, 11 postes de Rased vacants supprimés… baisse des heures dans les lycées et les collèges, ce qui signifie des disparitions de sections, de groupes ou des classes surchargées. Le Jura est donc particulièrement touché. A l’image de ce qui se passe dans tout le département, la résistance s’organise à l’école de Dampierre où samedi 11 février, les parents d’élèves, les enseignant(e)s et des élus locaux se sont rassemblés et ont filtré la circulation sur la route de Besançon. La plupart des automobilistes ont signé la pétition et encouragé les manifestants avec leur klaxon. Mardi 14 février, les personnels de l’Education nationale continueront à exiger un moratoire sur les fermetures de postes et à exiger un budget permettant de scolariser tous les élèves dans de bonnes conditions en se mettant en grève. 

dimanche 29 janvier 2012

Dole : Philippe Poutou en meeting vendredi 03 février


Du covoiturage est prévu depuis Dole et Dampierre pour se rendre au meeting de vendredi 03 février au Grand Kursaal à 20h à Besançon.

Pour mieux comprendre les motivations de la candidature anticapitaliste portée par Philippe Poutou à la Présidentielle de 2012, ci dessous une interview récente à Basta mag.

Par Agnès Rousseaux, Ivan du Roy (23 janvier 2012)

Avec lui, les grands médias audiovisuels semblent découvrir un ouvrier, un vrai, survivant d’une classe sociale qui aurait disparu avec la mondialisation. Philippe Poutou est candidat à l’élection présidentielle pour le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). Métallo et syndicaliste CGT à l’usine Ford de Blanquefort (Gironde), il a la lourde tâche de succéder à Olivier Besancenot comme porte-drapeau de la gauche qui se veut révolutionnaire. Basta ! l’a interrogé sur son projet.

Basta ! : Vous êtes le seul candidat à être ouvrier et syndicaliste. Est-ce que vous pensez que cela joue dans la manière dont on vous considère à travers cette campagne ? [1]

Philippe Poutou : Être candidat d’un courant d’extrême gauche, c’est déjà être vu différemment. Quand, en plus, vous travaillez comme ouvrier dans une usine, vous êtes confronté à un côté hautain, voire à du mépris social. Cela s’est vu à l’émission de Laurent Ruquier (« On n’est pas couché » sur France 2, ndlr) : c’est qui cet ouvrier qui sort de nulle part ? À 40 ans, si tu es à l’usine, tu es considéré comme un looser. Tu n’as pas de Rolex… Le mépris social est cependant moins violent sur un plateau télé, où vous êtes invité en tant que candidat à la présidentielle, que dans l’entreprise. La violence et l’humiliation quotidiennes, comme ce qui s’est passé à France Télécom, c’est la réalité du monde du travail, de ceux qui sont au boulot comme de ceux qui n’en ont plus.

Créer une société coopérative (Scop) apparaît de plus en plus comme une alternative pour reprendre une entreprise en difficulté. L’économie sociale peut-elle, selon vous, constituer une alternative au capitalisme ?

C’est une solution dans l’urgence. S’il n’y a pas d’autres alternatives, autant la tenter, montrer que des salariés organisés et solidaires peuvent se passer du patron. Est-ce une alternative au système ? Cela paraît peu crédible : une coopérative évolue dans un contexte capitaliste soumis à une forte concurrence. La vraie solution, c’est de se débarrasser des rapports de production capitalistes. Les coopératives peuvent être autant de brèches qui, si elles se multiplient, reposent la question du pouvoir économique et politique.

Le NPA propose d’augmenter le Smic à 1 600 euros net. Comment faire en sorte que la majorité des PME, qui sont loin de réaliser les profits des multinationales du CAC 40, soient en mesure de le verser à leurs salariés ?

De l’argent, il y en a ! On le voit pour le CAC 40 ou l’augmentation des grandes fortunes. La France compte cette année 11 milliardaires de plus ! 300 euros de plus pour tous, dans toutes les entreprises, signifie de faire payer les plus gros et les plus riches. Derrière, se pose la question des caisses de solidarité financière abondées par les grandes entreprises pour financer l’ensemble. Les employeurs nous répètent que dès qu’on augmente les salaires, on met en difficulté les comptes de la boîte. Nous demandons donc la transparence des comptes. Cette transparence permettra d’apprécier la réalité des difficultés financières d’une entreprise et d’engager la discussion. Idem chez les commerçants et les artisans. Les difficultés d’une entreprise ne doivent en aucun cas justifier des atteintes au droit social. Aujourd’hui, la priorité est que l’entreprise s’en sorte. Résultat : on augmente les cadences, on baisse les salaires. Les gens vont mal, se rendent au boulot à contrecœur, les liens sociaux sont détruits, personne ne fait plus confiance. Nous devons inverser cette tendance pour retrouver le goût de vivre et de travailler ! Des gens mieux payés, moins pressurisés, peuvent contribuer à relancer la machine.

Que pensez-vous de la TVA sociale proposée par Nicolas Sarkozy ?

La TVA sociale est une escroquerie. Cette mesure prépare la suppression des cotisations sociales patronales. C’est une attaque en règle contre le système de Sécurité sociale. Cela fait des années que l’on nous explique que le coût du travail doit diminuer, et que l’on multiplie les exonérations. En attendant, ni l’emploi ni les salaires ne progressent. Autant de recettes qui ne rentrent pas dans les caisses. Derrière, c’est la population qui paiera. La solution, c’est de supprimer tous les cadeaux fiscaux dont profitent essentiellement les grosses entreprises : alors que le taux de l’impôt sur les sociétés est de 33,3 %, les entreprises du CAC 40 ne paient en moyenne que 8 %, contre 28 % pour les très petites entreprises ! Dans ce cas, nous sommes réformistes : placer l’impôt sur les sociétés à 50 %, instaurer un impôt sur le revenu et sur la fortune fortement progressif. Bref, faire payer les riches. Même en appliquant un programme qui n’est pas révolutionnaire, nous pouvons largement améliorer les conditions de vie.

Peut-on être ouvrier et écologiste ?

Je fabrique des boîtes de vitesse pour des voitures très polluantes, le 4X4 Explorer de Ford. Cela ne m’empêche pas d’être favorable à la sortie du tout-automobile. Mais il faut une perspective crédible. Le boulot d’un ouvrier dépend souvent d’une activité très polluante. Du coup, sa priorité, c’est de défendre son boulot. Regardez la position de la CGT énergie, qui défend le nucléaire au nom de l’emploi. Il n’est pas sûr que tous les salariés qui bossent dans une centrale rêvent d’y travailler toute leur vie. La question est : quelle transition vers quel boulot et pour quel revenu ? Au NPA, nous sommes désormais les seuls à être catégoriquement pour la sortie du nucléaire, dans un délai de dix ans. Le parti (Europe écologie-Les Verts, ndlr) censé porter cette question ayant fait tant de compromis qu’on ne sait plus trop où ils en sont. Remplacer 75 % de la production électrique, cela signifie développer les énergies renouvelables, rénover des logements mal isolés et en finir avec une consommation d’énergie aberrante. C’est aussi pour cela que nous défendons les transports publics gratuits.

Au risque de vous mettre au chômage ?

Nous pouvons fabriquer des bus ! Les patrons n’arrêtent pas de nous dire que nous sommes flexibles, que nous ne ferons pas ce boulot toute notre vie, que nous devons nous adapter. Nous sommes prêts à la reconversion économique et écologique ! Nous sommes des métallos : fabriquer des boîtes de vitesse ou des engrenages d’éoliennes, là n’est pas le problème. Si nous avons le souci d’améliorer la vie des gens, il y aura du boulot !

Comment vous positionnez-vous dans le débat actuel sur le protectionnisme européen ?

Produire en France… C’est vrai que c’est à la mode, mais c’est devenu difficile. Une voiture, par exemple, même si elle est assemblée en France, ses composants électroniques sont fabriqués à Taïwan ou autre part en Asie, et le moteur est construit encore ailleurs. C’est comme le nucléaire « français » avec de l’uranium produit au Niger. Et l’idée que les salariés d’un pays pourraient être protégés par des gens qui se moquent depuis des années des plans de licenciements, c’est n’importe quoi ! On protège quoi et qui ? Que ce soit un protectionnisme réac de droite, ou le protectionnisme de gauche invoqué par Arnaud Montebourg et Jean-Luc Mélenchon, en réalité, c’est la protection du capitalisme. La question n’est pas de protéger un peuple, mais de protéger les peuples. Cela passe par une expropriation des banques : que tout le système bancaire et de crédit soit public, contrôlé par les usagers et la population, pour faire en sorte que cet argent réponde à des besoins sociaux et au développement économique. Nous ne devons pas avoir peur de la mondialisation mais, au contraire, discuter de l’internationalisation. Le protectionnisme laisse croire qu’il y aurait un salut, pour les salariés et les patrons ensembles, à l’intérieur des frontières. C’est un piège.

Existe-t-il une convergence européenne de la gauche anticapitaliste ? Quel lien entretient le NPA avec d’autres mouvements européens proches ?

Les organisations anticapitalistes existent – au Danemark, au Portugal, en Grèce, en Allemagne –, et elles organisent des rencontres internationales, mais les forces sont inégales. Le NPA (environ 5 000 adhérents, ndlr) est l’une des organisations les moins faibles d’Europe. Ce qui est inquiétant et révèle la faiblesse du mouvement révolutionnaire et anticapitaliste.

Comment voyez-vous les nouveaux mouvements qui émergent – Indignés ou « Occupy Wall Street » ?

Ce sont des mouvements importants et surprenants – 70 villes occupées aux États-Unis ! Ils révèlent une résistance sociale qu’on ne voyait pas avant. Cela fait partie des choses qui me rendent optimiste : une jeunesse qui cherche des voies pour se battre, en dehors des syndicats et des partis traditionnels. En France aussi, la colère sociale est là, mais de manière plus dispersée. Il y a une grande méfiance exprimée – et justifiée – vis-à-vis des partis et des syndicats. Un réseau entre ces mouvements et des organisations qui partagent leur combat doit se mettre en place, et une discussion s’engager pour arriver à rendre plus crédible la riposte des peuples.

Alors que les marchés financiers sont pointés du doigt, que le capitalisme débridé est de plus en plus critiqué, que les analyses énoncées par une partie de la gauche – Attac, par exemple – il y a dix ans se sont révélées juste, comment expliquez-vous que les candidats à la gauche du PS n’attirent pas davantage d’électeurs ?

Nous vivons un paradoxe : chacun voit bien que les responsables de la crise sont les banquiers, les traders ou les spéculateurs, même si certains s’accrochent à l’idée que les fautifs seraient les immigrés. Mais les courants anticapitalistes n’en sortent pas plus costauds. Le mouvement syndical est aussi affaibli. La crise fait des dégâts énormes dans la tête des gens. Quand on ne va pas bien, quand on souffre, on n’a plus de repères. Et beaucoup d’efforts sont déployés pour diviser les opprimés.

Comment expliquez-vous l’apparente attirance de Marine Le Pen pour une partie de l’électorat, notamment populaire ?

Nous ne devons pas nier l’influence du FN, mais il y a aussi un écœurement général, le sentiment de n’être représenté par personne. La moitié de la population ne vote plus et rejette tout ! Marine Le Pen, comme Nicolas Sarkozy, joue au sauveur : votez pour moi mais ne bougez pas, vous allez voir ce qui va se passer, je reviens au franc et cela va vous sauver… Le FN n’a pas soutenu le mouvement sur les retraites. Marine Le Pen joue sur la démagogie et son côté antisystème. Les discours anti-immigrés, anti-sans-papiers continuent de fonctionner chez des gens pris dans cette idée de concurrence entre les opprimés. Nous, salariés et ouvriers d’en bas, nous devons prendre nos affaires en main et ne pas donner un chèque en blanc à ceux qui sont du côté des privilégiés, dont Marine Le Pen fait partie. Nous pouvons inverser le cours des choses pour que les opprimés retrouvent la voie de la solidarité.

La convergence de la crise sociale, d’une possible réélection de Sarkozy, de la présence assez forte du FN, ne doit-elle pas obliger les forces de gauche qui aspirent à changer le système à se regrouper ?

Avec Lutte ouvrière, nous avons en commun la dénonciation du capitalisme et donc la division peut paraître difficilement justifiable, mais il y a un désaccord sur le type de parti à construire, que nous souhaitons large et ouvert. Quant au Front de gauche, il pense qu’il peut faire bouger François Hollande sur sa gauche. Soit c’est se bercer d’illusions, soit c’est juste tacticien. Il n’est pas question de nous refaire le coup de la gauche plurielle. François Hollande ou DSK sont autant liés avec les Bolloré et les Lagardère que Sarkozy. Anticapitaliste, ce n’est pas un mot au hasard : veut-on s’en prendre aux grandes fortunes et à la spéculation financière ? Avec le PS, on ne pourra pas le faire. Mais c’est vrai qu’à l’avenir la question d’une unité avec le Parti communiste, le Parti de gauche et LO est nécessaire. Le premier enjeu sera d’empêcher que la TVA sociale ne passe, pas de courir derrière Hollande.

Recueillis par Ivan du Roy et Agnès Rousseaux

Notes

[1] Le candidat du NPA avait, mi-janvier, recueilli 335 promesses de parrainages sur les 500 nécessaires pour être candidat à la magistrature suprême. Son prédécesseur, Olivier Besancenot, avait recueilli 4% des suffrages à l’élection présidentielle de 2007.