À l’appel de la
Confédération paysanne, environ quarante personnes (citoyens, Conf. paysanne,
Attac, Terre de liens, NPA et PG) se sont retrouvés à Lons-Le Saunier pour
manifester leur soutien aux résistants au projet d’aéroport de Notre Dame Des
Landes (près de Nantes). Tout(e)s étaient là pour s’opposer à la disparition
des terres agricoles, sujet également d’actualité dans le Jura et partout en
France (construction d’autoroutes, LGV, zones commerciales,...). Le mot d’ordre
était " Des légumes, pas du bitume ! "
Les
manifestants ont investi le local du PS pour y construire un avion à l’aide de
gravats et ont ensuite obstrué la porte avec des blocs de béton... puis ils se
sont rendus au centre ville en distribuant des tracts annonçant l’action du 17
novembre à NDDL : réoccupation de la ZAD (zone à défendre) après
l’expulsion musclée du 16 octobre dernier.
Un projet inutile et dévastateur pour le seul profit de la
multinationale Vinci.
Notre Dame des Landes
représente un concentré de gaspillage d’argent public et de destruction de l’environnement.
Ce
projet promet d’être un gouffre
financier engloutissant au minimum 3 milliards d’euros d’argent public. L’accaparement et le bétonnage de près de 2000
hectares de terres agricoles fera disparaître l’outil de travail d’une centaine
d’exploitant(e)s agricoles et condamnera plusieurs centaines d’emplois. Il représente aussi une menace pour le bocage, la biodiversité et les zones humides.
Tout ça pour offrir à
Vinci la construction et l’exploitation d’un aéroport de trop car celui qui existe à Nantes est largement sous utilisé et
surtout la lutte contre le réchauffement climatique exige de réduire le
transport aérien.
Mobilisation contre
l’«Ayrault-port»
Depuis
le 16 octobre, les habitant(e)s de la ZAD (zone d'aménagement différé,
rebaptisée Zone A Défendre) subissent une répression violente menée par 1200 policiers. Ceux-ci se
sont attaqués aux maisons et cabanes occupées, qu’ils ont détruites et
emportées minutieusement pièce par pièce hors de la zone, pour ne rien laisser
qui puisse servir aux 150 occupants.
Mais
le gouvernement en lançant cette attaque policière a sous-estimé la solidarité
qui s’est développée ces derniers mois. La répression a soudé les opposant(e)s.
Les occupant(e)s de la ZAD, des jeunes qui produisent de manière collective et
solidaire, ont créé de multiples liens avec la population locale, avec les
militant(e)s parce qu’ils s’engagent, avec les agriculteurs parce qu’ils
cultivent pour vivre, avec les habitant(e)s parce qu’ils y habitent. Les
solidarités locales, nationales voire internationales affluent.
Une
opposition anticapitaliste sociale et écologique.
Ayrault, avant d’être
premier ministre, a été maire de Nantes pendant 23 ans. Il est le principal instigateur du projet. Notre
dame des Landes donne la preuve éclatante que sur le terrain social,
écologique, démocratique ce gouvernement ne rompt pas avec le précédent. Ce
n’est pas en composant avec ce gouvernement, en y participant ou en le
soutenant de manière plus ou moins critique qu’il est possible d’en finir avec l’injustice sociale et l’irresponsabilité
écologique.
Il n’y a pas d’autre voie que le rapport de force et la
mobilisation unitaire.
Le 17 novembre, avec la manifestation de réoccupation, il
s’agira de reconstruire des lieux de vie pour remplacer ceux détruits par la
répression, afin de faire de la ZAD un carrefour de la résistance. Comme le
Larzac, Notre Dame des Landes peut devenir un symbole de la convergence des
luttes car le mouvement
dépasse l’opposition au seul projet d’aéroport. C’est un mouvement
anticapitaliste, qui se prononce clairement pour d’autres choix de société.
C’est aussi un mouvement d’opposition concrète et radicale à la politique du
gouvernement Hollande-Ayrault.