vendredi 1 avril 2011

Solidarité avec les ouvriers grévistes de C&K à Dole

Mercredi 30 mars, le mouvement de grève dure depuis 7 jours, à l'appel de la CGT, largement suivi par tout le personnel de la production avec blocage de l'entrée de l'usine de C&K à Dole (composants électroniques).

Cette entreprise a déjà supprimé 30 emplois en 2010 et elle fonctionne actuellement avec 60 intérimaires, ces esclaves des temps modernes qui servent de variable d'ajustement.

Les salariés demandent une revalorisation de leurs salaires, bien compréhensible lorsqu'on sait que l'entreprise a augmenté son chiffre d'affaire de 19 millions d'euros.

115 euros brut et des CDI pour les intérimaires, rien d'extravagant n'est-ce pas ?

Réponse de la direction :

  • Il ne faut pas vivre au-dessus de vos moyens (c'est pas du cynisme, ça ?)

  • Envoi d'huissier tous les jours (env 500 euros de l'heure)

  • Embauche de vigiles avec chiens  pour assurer la sécurité… faut dire qu'un gréviste, c'est un délinquant en puissance, pas un gars qui réclame son dû…

  • Casse de la grève en faisant travailler les cadres à la production (contre rémunération, bien sûr!)

  • Harcèlement téléphonique des ouvriers pour qu'ils reprennent le travail,

  • Dégagement d'une entrée pour permettre aux non grévistes d'aller travailler.

  • Augmentation de 1,6 % pour tous (pour un salaire de 1400 euros brut, ça fait 21 euros brut), augmentation de 1,2 % à titre individuel et revalorisation des primes de 0,7 %.

  • Paiement d'un organisme pour vérifier le bien fondé des augmentations…

Au total, elle va débloquer 129 000 euros pour 81 cadres et 60 000 euros pour 127 ouvriers.

Y' a pas un truc qui ne va pas ?

Il n'y a donc pas d'argent pour payer le travail mais il y en a pour "emmerder" les gens et payer les actionnaires ?

La grève a cessé ce jeudi 31 mars 2011, faute de grévistes suffisamment nombreux, au grand dam des syndicalistes CGT. Les ouvriers sont coincés par leurs difficultés financières, découragés par le manque de solidarité des autres syndicats et des entreprises voisines, et peut-être influencés par le harcèlement individuel de la direction… Tout le monde est reparti au boulot avec l'assurance d'un prélèvement des jours de grève sur 3 mois et le paiement de la prime d'intéressement avancé d'un mois.

Un nouvel exemple de la stratégie des entreprises capitalistes qui porte ses fruits :

- Laisser pourrir la situation,

- Intimider les gens individuellement,

- Chantage à l'emploi.

La bataille est perdue, mais il y en aura d'autres, ont assuré les syndicalistes.

Bravo à tous ceux qui ont campé jour et nuit devant leur usine en mettant entre parenthèse leur vie familiale et personnelle pour défendre l'intérêt général ! Un jour viendra où la classe ouvrière refoulera ses peurs et re-découvrira sa puissance dans les luttes contre ce système qui broie l'être humain.

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