dimanche 21 avril 2013

Eau, passage en régie publique à Dole : sortir du poker menteur !





Le collectif "Eau" nous a sollicité afin de connaître notre position sur le passage en régie publique de la gestion de l'eau de la ville de Dole.
Il souhaite "sensibiliser les citoyens, les élus aux avantages des régies publiques", nous nous permettons donc de donner également notre position sur ce thème plus large.

Soustraire les services publics à la logique capitaliste, qui se fait aux dépens de la démocratie (pas de contrôle des usagers), du contribuable (surcoût servant à rémunérer des actionnaires) et de l'environnement (gaspillage) va pour nous dans le bon sens.

Dans le cas de l'eau, bien commun de tous les êtres vivants, nous estimons indispensable qu'à défaut de contrôle direct par la population, celle-ci soit gérée par ses représentants. Il est par ailleurs notoire que l'eau est moins chère dans les secteurs en régie (25%) et que ceux-ci sont moins touchés par les fuites d'eau potable (8% de pertes) que les secteurs en DSP (20%). 
Le passage en régie publique constitue donc un progrès à tous les niveaux. Mais nous défendons un service public démocratique sous contrôle des citoyens. Dans le cadre des lois et des institutions actuelles, il est indispensable que les orientations de la régie  soient données par un Conseil d’Administration comprenant un nombre égal d’élus et de citoyens représentants d’association de consommateurs, de solidarité, de défense de l’environnement et de syndicats. En effet, la régie publique est une entreprise qui ne doit éluder aucun débat (information réelle et complète sur la qualité de l’eau, choix des investissements pour lutter contre les pollutions médicamenteuses, choix des procédés de traitement de l’eau potable et des eaux usées).
Cette démarche démocratique pourrait même générer des débats et des décisions novatrices assumées à la fois par la régie publique, les élus et les consommateurs. En effet, aujourd’hui les gestionnaires de l’eau doivent maintenir une surcapacité de pompage, de traitement et de transport dans les réseaux pour faire face à d’éventuelles difficultés d’approvisionnement. Toute baisse de consommation des usagers génère même des surcoûts importants en raison des charges fixes qui se maintiennent. Une régie publique pourrait par exemple favoriser de fortes économies d’eau des usagers, des collectivités et des entreprises et diminuer la capacité de la quantité d’eau à pomper, à traiter et à transporter.  Cette baisse des charges serait répercutée sur le prix de la facture d’eau des usagers. Mais auparavant les élus et les usagers donneraient leur accord pour assumer collectivement des restrictions d’eau temporaires pendant des périodes de sécheresse (lavage des voitures, remplissage des piscines…).

Concernant Dole, nous espérons que l'annonce du passage en régie publique n’est pas simplement une manoeuvre pour négocier un nouveau tarif plus bas auprès des opérateurs privés comme cela s'est vu dans d'autres villes. Certes, il faut du temps et du travail pour réussir le passage de la DSP à la régie mais pourquoi la majorité n’a-t-elle pas mis en place dès 2010 les conditions nécessaires pour revenir en régie en 2014 ? Pourquoi cette majorité (PS/PCF/EELV) a-t-elle voté en 2012 à l’unanimité (moins trois abstentions) la prolongation de la DSP ? En repoussant d'un an cette échéance, la municipalité a "botté en touche" en transformant ce qui aurait pu être un point fort en promesse électorale. Quels que soient les élus qui formeront le prochain conseil municipal à Dole après les élections de mars 2014, il faut continuer à s’appuyer sur les exemples des villes voisines (Lons, Besançon) qui ont pris une longueur d’avance sur la gestion publique de l’eau et en même temps sur la qualité de l’environnement.

1 commentaire:

Unknown a dit…

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