samedi 27 avril 2013

Ici, vos impôts s'envolent...



Malgré une météo exécrable, le rassemblement du 27 avril 2013 à l'aéroport de Dole Tavaux (Jura) a été un succès.
La soupe programmée était la bienvenue pour réchauffer les 100 à 150 manifestant(e)s qui sont passés pendant le déjeuner. Après la musique et les prises de paroles, les manifestant(e)s qui avaient résisté au froid et à l'humidité se sont rendus au son d'une batucada sur le rond point de l'aéroport pour distribuer un tract aux automobilistes.

Voici les liens vers :
- le reportage de France 3 Franche-Comté ,
- l'article de l'Est républicain , également reproduit ci-dessous.
L'article du Progrès est reproduit ci-dessous.

C’est un temps pourri. De ceux qui vous donnent envie de sauter dans un avion, crever le plafond des nuages et filer vers le soleil à Marrakech ou Porto. Mais ce samedi, à l’entrée de Dole-Tavaux, mieux vaut garder ce genre de fantasme pour soi. Encapuchonnés, serrés sous des bâches de protection, partageant soupe et taboulé, évitant de prendre trop la pluie ou de s’exposer au vent, les dizaines de manifestants écologistes et/ou politiques présents sont venus dénoncer cet « aéroport de trop » et ses vols low-cost. Il y a là des élus d’EELV, du NPA, du Parti de Gauche, des militants d’ATTAC, de la CGT, des non-encartés. Ils ont fait le déplacement de toute la Franche-Comté et, pour certains, de Bourgogne. Le « collectif » ne se contente pas de condamner la plate-forme jurassienne. Il est aussi hostile à l’aéroport de Dijon-Longvic et à son projet « Renaissance ». Et bien sûr au chantier de Notre-Dame-des-Landes, l’ultime « provocation » du « lobby aérien », selon les organisateurs.
Les gendarmes dépêchés sur place restent bien au chaud dans leurs voitures. Il faut dire que le rassemblement est bon enfant, avec la petite Juliette qui joue de son violon. Quant au tractage prévu sur le rond-point d’accès, il ne déclenche guère l’enthousiasme en raison de l’humidité, du froid et du peu d’automobiles de passage. L’important est d’avoir honoré le rendez-vous et montré que la « colère » n’était pas soluble. « Si l’on tient compte de la météo, on peut même parler d’un franc succès », rigole Marc Borneck, le président du groupe Europe Ecologie-Les Verts au conseil régional de Franche-Comté, dont la virulence des échanges « aéroportuaires » avec le président socialiste du Département du Jura, Christophe Perny, a récemment égayé la chronique.

« Une fuite en avant »

Et c’est reparti, d’ailleurs. « Perny dit que 46 000 passagers ont utilisé Dole-Tavaux mais c’est faux », s’insurge l’élu. « Le chiffre pour 2012 n’est que de 34 000 selon la direction de l’aviation civile et il faut le diviser par deux puisque ce sont des allers et retours. Il faut ensuite en soustraire les passagers des avions qui n’ont fait qu’une escale sur la piste avant de redécoller. » Que la plupart de ces vols touristiques soient « subventionnés » irrite Marc Borneck. « Chaque foyer fiscal dolois paye 54 € par an pour permettre à une minorité de partir en vacances à moindre prix. » Au-delà de « l’ineptie » qui consiste, dit-il, à maintenir autant d’aéroports régionaux, tous protestent contre le fait que cet argent public profite à des compagnies à bas coût. Surtout à la décriée Ryanair. « Les conditions sociales imposées à ses personnels sont scandaleuses, ces sociétés concurrencent Air France », s’énerve l’écologiste. « Dole-Tavaux, c’est un aéroport anti-Français ! »
Conseiller communautaire NPA au Grand Dole, Hervé Prat ne comprend pas davantage qu’un conseil général à majorité PS agisse ainsi. « Non seulement il encourage des compagnies qui détricotent le droit du travail, ce qui est en contradiction avec ce que les socialistes affichent au plan national, mais ces subventions sont une fuite en avant », juge-t-il. « Plus il y aura de fréquentation, plus le déficit va se creuser. Il faudra investir pour suivre, au risque que Ryanair s’en aille un beau matin. Ce n’est pas viable et ça n’apporte rien à l’économie locale. »
Badge du Parti de Gauche épinglé sur sa casquette, Gérard Levotre croit que Christophe Perny et les élus jurassiens « s’enferment dans un truc dont il leur sera difficile de sortir ». Lui veut qu’on privilégie « les transports de proximité, le ferroviaire, les circuits courts ». Il prône la mobilisation. « Elle doit être large car, en face, droite et gauche votent à l’unanimité en faveur de cet aéroport », déplore-t-il.
Jean-Pierre TENOUX


 

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